Page 21 - Challenge - Hors-série
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Modernisation
de 2011 est venue apporter un
cadre institutionnel à cette vision,
faisant de la région une collectivité
territoriale prépondérante, aussi
bien du point de vue juridique que
sur le plan des compétences, et
accordant aux instances régionales la
primauté ainsi qu’une grande marge
de manœuvre administrative et
financière dans le cadre du principe
de la subsidiarité.
SM le Roi Mohammed VI
DROITS DE L’HOMME
recevant Amina Bouayach,
présidente du CNDH
Le droit à la vérité ! ses auditions publiques des victimes AMAZAGHITE
des violations de droits humains,
ôté politique, la réconciliation les indemnités, les réhabilitations
avec le passé est le chantier et les réparations de préjudices, ont Le réveil culturel
Cde l’effectivité ouvert dès le permis un « droit à la vérité » attendu amazigh
début du nouveau règne. En 2004, par beaucoup de Marocains. En
le Roi Mohammed VI procède à 2011, le Souverain met en place un e chantier de l’amazighité n’est
l’installation de l’Instance Equité nouvel organisme public chargé de pas des moins sensibles. Avec
et Réconciliation (IER). C’est une la défense des droits de l’Homme, en Ll’avènement au pouvoir du
commission nationale pour la vérité, remplacement du précédent conseil Roi Mohammed VI, l’Amazighité
l’équité et la réconciliation autour au rôle uniquement consultatif. La a été considérée comme « Richesse
des graves violations des droits création du Conseil National des droits nationale », comme l’a offi ciellement
de l’Homme, créée en vertu de de l’Homme (CNDH) met fin au mandat qualifiée le Souverain dans son
l’approbation Royale de la résolution du Conseil Consultatif des Droits de discours d’AJDIR, en 2001, précisant
du Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH), un organisme créé que « La promotion de l’amazighité
l’Homme (CCHD), ayant pour mission en 1990 par le Roi Hassan II et dont la est une responsabilité nationale, car
d’établir la vérité des violations passées, fonction devait présenter au défunt aucune culture nationale ne peut
de réparer les préjudices subis par les Roi des avis en matière de droits de renier ses racines historiques ». Le
victimes, d’asseoir les fondements l’Homme. Mais le grand bénéfi ciaire de discours royal d’AJDIR a été le texte
de la réconciliation et de proposer cette instance, reste le pays qui a posé fondateur pour l’IRCAM (Institut Royal
des garanties de non reproduction ainsi un nouveau jalon sur la voie des de la Culture Amazighe) qui a mis fi n
des violations. Le fait d’avoir eu à se réformes entreprises et une importante à un déni d’existence, permettant en
prononcer sur le dossier des détenus réalisation vers le parachèvement de particulier aux Marocains de souche
politiques, a donné un sens nouveau l’adhésion du Royaume à l’arsenal amazighe de « se réapproprier leur
aux droits de l’Homme au Maroc. Avec juridique international. identité individuelle » et en général à la
conscience collective des Marocains de
« se réconcilier avec l’autre part d’eux-
mêmes ».
En symbole fort, lors de la mise sur
place de l’IRCAM, le Roi nomme
Mohamed Chafi k recteur de l’Institut
1
17,67 millions Royal, une grande personnalité du
Estimation des femmes mouvement culturel amazigh.
au milieu de l’année Depuis, la culture et la langue
2018, représentant ainsi un amazighes ont pu avoir droit de cité
peu plus de la moitié de la dans le système éducatif, puisqu’elles
ont retrouvé leur place sur les bancs
population du Maroc de l’école (avec la transcription de
(50,1%), selon le HCP. l’amazigh en Tifinagh, une graphie
autochtone vieille de 3 000 ans), et
dans le paysage médiatique marocain,
alors qu’elles en étaient exclues
auparavant. La Constitution de
2011 a fait du Tamazight une langue
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