Page 19 - Challenge N°788 • Du 30 avril au 6 mai 2021
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92% pour l’Egypte, 91%
pour la Turquie et 84% 2020 : chute de 60% des recettes en devises
pour la Tunisie, dans la ’impact de la crise sanitaire sur le secteur du tourisme est très
région MENA, à peine 39% profond. En 2020, la baisse des recettes en devises provenant des
ont exprimé leur intention Lvoyages a reculé de 60%. Les arrivées ont connu une baisse de 63%
de visiter le Royaume. Un dès la fin du mois de juin 2020, et plus de 80%, à fin décembre 2020. Et cette
énorme travail reste à faire baisse se prolonge actuellement, au cours du premier semestre 2021.
En fait, au-delà de la crise sanitaire due au Coronavirus, les difficultés
pour transformer cette du secteur du tourisme étaient perceptibles avant 2020. Le compte
connaissance en acte de satellite du tourisme est à cet égard significatif : l’arrêté de ce compte
voyage, tout en fidélisant pour 2019 fait ressortir un ralentissement du taux d’accroissement du
la clientèle qui a déjà visité PIB touristique de 5,9% au lieu de 6,2%, en 2018. Le Covid-19 n’est pas
le seul coupable à mettre à l’index.
le pays. C’est cette clien-
tèle qui devient le «miroir»
du pays visité. Elle racon- Ce qui impose une révi- trésors culturels uniques;
tera ce qu’elle a vu, vécu, sion officielle aupara- de hautes montagnes
apprécié, comment elle a vant braquée principale- enneigées pendant toute
été traitée (…). Il faudra ment sur l’international. l’année; de grandes
donc dépasser cette Il faudra développer des forêts; des plaines ; des
approche classique du offres plus attractives villes et des sites histori-
client, limitée aux moti- pour les nationaux, tant ques (…). De nouveau
vations de voyage telles au niveau prix qu’au créneaux méritent d’être
que le nombre de jours, niveau qualité, tout en prospectés tels que le
le budget et le climat. Les tenant compte du pouvoir tourisme écologique. De
jeunes touristes âgés de d’achat. Les Marocains plus en plus, le touriste
25 à 35 ans sont aussi une ne connaissent pas suffi- ne vient plus unique-
cible prioritaire qui adopte samment leur pays. La ment pour «bronzer». Il
un comportement différent nouvelle approche à cherche à donner un sens
et exprime de nouveaux mettre en place devrait à son voyage. Les rela-
besoins. Elle est mieux être multidisciplinaire tions humaines devien-
familiarisée aux nouvelles pour développer une offre nent centrales dans l’acte
technologies. D’où l’im- durable, un « tourisme de voyager, moment de
portance du digital dans à plusieurs vitesses », découverte réciproque
le processus de la nouvelle capable d’innover et de entre des humains cultu-
marque Maroc. s’adapter en permanence. rellement différents, mais
Mais au-delà de la conjonc- Le Maroc est doté d’une prêts à apprendre à vivre
ture actuelle, la résilience diversité géographique et ensemble. Faire face à
du secteur du tourisme naturelle exceptionnelle : l’urgence ne devrait pas
s’est révélée étroitement une double façade mari- empêcher d’anticiper
liée au développement time; une région déser- des changements plus
du «tourisme intérieur». tique avec des oasis et des profonds.n
Du 30 avril au 6 mai 2021